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المنبر الحر / رد: من قيثارة (أور) مروراً بأوغاريت إلى عصرنا بثلاث لغات مقابلة مع الموسيقية السورية سلمى ن. قصاب حسن
« في: 19:45 19/02/2022 »
النص الفرنسي للمقابلة يتبعه النص الانكليزي
Entrevue avec la pianiste et musicologue syrienne Salma Kasab Hasan*
Décoder le vocabulaire musical de la gamme heptatonique diatonique
de ‘’Ichara’’ à ‘’Majeur’’
Propos recueillis par Noël Farman Sanaty**
J’ai connu Salma, depuis quelques années, lors d’une rencontre sociale dans la salle paroissiale de l'église Sainte-Famille à Calgary/Canada. Elle s’est présentée dans le domaine de la musique, et m’a généreusement offert de faire, en tant que bénévole, l’animation musicale dans nos célébrations liturgiques; et depuis, la communauté et moi-même, nous nous sentons reconnaissants et bénis de sa présence parmi nous. J’ai en même temps su, non sans admiration, qu’elle est également sollicitée pour des conférences dans cet important domaine de sa spécialisation, comme pianiste et musicologue, comme musicienne et auteur. Voici une entrevue pour décoder la terminologie professionnelle dans son livre intitulé: La gamme heptatonique diatoniquede Ichara à Ajam à Ionean à Majeur.
Q:1: Le titre de votre livre contient des termes musicaux très professionnels, est ce que vous pouvez les simplifier pour le commun des lecteurs?
R: Une gamme ou échelle musicale en général, est une séquence de notes. Pour nous sentir bien détendus et reposés, on doit répéter à la fin de la gamme la première note. On appelle la première note de la gamme “note centrale ou tonale”, est la note répétée “note réponse”.
La dimension entre 2 notes est appelée “Intervalle” et entre de notes voisines peut être (un ton) ou un (demi ton) ou un (micro-on).
La gamme Heptatonique est une gamme de sept notes (comme un alphabet composé de sept lettres). Exemple: do tonal, ré, mi, fa, sol, la, si, do réponse. Les traces de son invention remontent à l’an 2600 av. JC dans la région Est de la Méditerranée. La gamme Heptatonique est aujourd’hui la gamme principale qui domine la musique mondiale. Mais dans les différentes parties du monde se trouvent d’autres gammes: Heptatonique (5 notes) ou Harmonique (qui contient aussi des micros tons) et d’autres...Dans la gamme Heptatonique on appelle l’intervalle do tonal- ré: seconde, do- mi: tierce, do- fa: quarte, do-sol: quinte, do-la: sixte, do, si: sept, do-do réponse: octave.
La gamme Diatonique est une gamme composée, selon les ondes naturelles des sons, des tons ou de demi-tons sans les micro -tons. Plus précisément elle est composée de 4 tons et de 2 demi-tons.
Le reste des mots du titre de mon livre comprend les noms de la première gamme heptatonique diatonique au monde. Ces noms étaient changés avec le temps depuis 2600 av. JC selon les civilisations qui les avaient adoptés :
Le nom original est trouvé sur une tablette remontant à 1800 av. JC. Il s'appelle Assyrien Ichara ou Ichatu. Ajam est le nom Araméen/ Syriaque. Ionian est le nom Grecque et enfin Majeur est le nom Latin Européen.
Q.2: C’est vraiment étonnant ! La gamme Majeur est inventée en 1800 av. JC?
R.: Même avant ce temps. C’est justement ce qui m’a étonné quand j’ai appris cela par hasard lorsque j’étais en 1993 la rédactrice en chef de la revue semestrielle “La vie musicale” publiée par le Ministère de la Culture en Syrie; tout le monde parlait de la découverte de la tablette qui contient la première notation musicale au monde trouvée á Ugarit la ville Phénico/ Syrienne au bord de la Méditerranée.
J’avais alors demandé un article sur ce sujet au physicien du son le professeur syrien Raoul Vitaly (1928-2003) qui était parmi les savants internationaux en archéologie, linguistique, histoire, mathématique, physique du son et musique qui avaient analysé cette tablette.
En effet Vitaly m’avait donné deux textes liés à ce sujet: Le premier était intitulé “La musique la plus ancienne au monde, lors de la période Babylonienne’’; et le deuxième était intitulé “ La musique la plus ancienne au monde; la période Ugaritienne’’.
Q. 3: De quoi s’agit-il dans le premier article?
R.: Vitaly écrivait que après la découverte de l’archéologue britannique L.Woolley (1880-1960) de la Lyre Sumérienne en 1920 qui monte à 2600 av. JC ; le système de ces cordes restait pour longtemps incompréhensible par les musiciens. Mais avec le temps viennent les découvertes successives des tablettes à Ur, Nipur et Assyria dont les plus basiques sont:
La première tablette, dans laquelle les noms des neuf cordes de la harpe sont numérotés (2600 av. JC /Musée Britannique).
La seconde tablette où sont cités des chants assyriens classés selon leur tonalités (1500 av. J.-C./ Musée de Berlin).
La troisième contient des informations sur l'accordage de la Lyre (1800 av. JC./ Musée Britannique).
La quatrième est une enquête sur les calculs mathématiques de la nature et des dimensions d'une gamme musicale (1500 av.JC./ Musée de l'Université de Pennsylvanie, California).
Et quand les savants E. Laroche, A .Kilmer, C .Sachs, B .Landsberger, M .Duchesne, O.R. Gurney, D. Wulstan, H. M. Kümmel, A. Shaffer et Güterbock ont terminé leurs analyse des tablettes, ils comprenaient qu’il s’agissait d’une gamme musicale. Leurs résultats avaient été achevés et documentés en 1970 dans des centres de recherche archéologique et dans des revues scientifiques. mais, ils étaient quasi non découverts par les médias à part quelques fantaisies enregistrées.
Q.4: Alors les analyse de ces 4 tablettes a tout expliqué ?
R.: Non, cela restait théorique jusqu'à la découverte du savant français E. Laroche (1914- 1991) de la 5ème tablette H 6 (1) trouvée a Ugarit (1400 av. JC / Le Muse National de Damas) de “la première notation musicale au monde ” où était notée “la première pièce musicale: l' Hymne d'adoration”, basé sur la gamme découverte . C’était en effet ce que j’ai demandé au professeur Vitaly de nous écrire en première place; car nous avions tous eu connaissance de sa participation à l’étude de la tablette d'Ugarit (2), et ce avec l’équipe des savants que je viens de mentionner.
Q. 5: À part le professeur Vitaly et des résultats documentés dans les centres archéologiques, est ce que quelqu’un d’autre parmi les savants qui ont analysé les tablettes a écrit ou a parlé de cette découverte?
R.: J’avais simplement trouvé des livres et plusieurs articles faisant uniquement mention de l’étude analytique de la 5ème tablette. J'ai trouvé aussi un livre usé d'enseignement appartenant à l’Académie de Rome et publié en Français en 1977 par la musicologue et archéologue belge Marcelle Duchesne-Guillemin (1943- Août 2021) qui était l’une des savants qui ont analysé les tablettes. Ce livre est intitulé “Déchiffrement de la musique Babylonienne” et il contient un résumé de documentation de toutes les études et résultats obtenus sur les tablettes (3).
Q.6: Et sur internet, qu’est-ce que vous auriez trouvé?
R.: Sur internet, j’ai trouvé beaucoup de documents; mais ces documents ne donnent qu’un résumé en première page. Cela revient au fait que l’accès à cet endroit est uniquement réservé à une élite de professeurs et d’étudiants des universités spécialisées dans l’archéologie.
J’ai finalement réussi à trouver aussi un livre en Français et en Anglais de la même savante Professeur Duchesne-Guillemin publié en 1984: “A Hurian Musical Score from Ugarit, The Discovery of Mesopotamian Music, volume II” (4).
En étudiant les sources de l'internet et spécifiquement les deux livres de Mme Duchesne j’ai pu vérifier la justesse et la précision des informations données par Raoul Vitaly pour notre revue.
Q.7: Pouvez-vous, Salma, nous résumer les deux livres du professeur Dushesne?
R.: Duchesne a lu l'étude rédigée par la savante Dr. A. Kilmer en 1960, sur une tablette conservée au musée de l’Université de Pennsylvanie où il y a un certain nombre de calculs mathématiques de la nature et des dimensions d'une gamme musicale. Dans son article Kilmer a attiré l'attention des savants sur cette inscription découverte à Nippur et restée sans être examiné pendant 75 ans. Au fait Duchesne poursuivait les études de Kilmer passant par une étude réalisée par le savant Gurney avec la participation du musicologue Wulstan sur les tablettes de calculs mathématiques et de l’accordage naturel de la lyre. Ils précisent qu'il s'agit depuis cette époque lointaine, de sept gammes heptatoniques; chacune est composée de cinq tons + deux demi-tons (ce qui caractérise la gamme diatonique comme je l’ai expliqué au début). Wulstan et Gurney considéraient que les musiciens étaient également capables de former un mode, c'est-à-dire une succession fixe de notes comme base d’une mélodie. Ainsi, le mode a été modifié en changeant la position des deux moitiés d’octave, ce qu’on appelle “tétracorde”. En conséquence, la relation entre les notes principales change selon le mode choisi.
Dans ce sens Duchesne continue:
(…En 1970, l'assyriologue Allemand H.M. Kümmel (1937-1986) dans sa recherche intitulé “L’ambiance de la harpe babylonienne” 1970, explique comment la lyre était accordée en alternant entre les quartes descendantes et les quintes ascendantes selon un accordage (réglage) appelé plus tard “l’accord Pythagoricien (le savant grec Pythagore 495-570 A.JC ). Kümmel clarifie aussi qu'une seule gamme est complètement dominante: c'est “nid- qabli”, ou gamme “Do” …). C'est-à-dire Do Majeur. A signaler ici que le nom Assyrian Ichra signifie: principal ou dominant.
Dans ce sens les sept modes trouvées et nommées: Ichara, Inboub, Nid qebli, qablit, Katem,Fit, Nich Jbari étaient inventées 1200 ans avant les mêmes modes Grecques : Ionian, Dorian, Phrygian, Lydian, Mixolydian, Aeolean and Locrian
Or, pendant des siècles, la musique liturgique chrétienne, en Europe, utilisait les sept (Modes) de la gamme diatonique heptatoniques avec l'accordage naturel en croyant qu'elles sont des gammes grecques tandis qu’elles sont les gammes venant successivement de la Syrie Historique par l’intermédiaire des Grecques, Romains, ainsi qu’à travers les juifs et puis les premiers Chrétiens. Mais avec le temps le Clergé et les musiciens européens gardaient uniquement la gamme Majeur Ichara et Mineur Fit avec leurs 24 modulations.
Q.8: Que veut dire, Madame, l’accordage naturel et l'accordage tempéré?
R.: Dans l'accordage naturel, et selon un ratio imposé par la nature, un instrument de musique produit une onde sonore avec une fréquence aiguë de la réponse d'une octave qui équivaut au double de la fréquence de la note basse tonale de cette octave mais avec une légère micro différence. Cette micro-différence est amplifiée après deux octaves ou plus, ce qui provoque une dissonance qui passe agréablement dans la musique monodique (une seule voix comme mélodie) venant de l'Est de la Méditerranée, mais acceptable à peine dans la musique homophonique (plusieurs voix comme harmonie et polyphonie) qui était adoptées dans la musique européenne depuis le 11ème siècle.
Et avec l'époque de Renaissance, au 15ème siècle, et l’invention de l’imprimerie; il fallait résoudre les problèmes de l’écriture musicale et le développement des instruments. Tout cela poussait à trouver au 18ème siècle une solution pour lutter contre les ondes de la nature en souhaitant que l'oreille puisse s’y habituer. Par conséquent, il était nécessaire d'inventer l'accordage tempéré.
Q.9: Pourquoi parle-t-on parfois de la Lyre Sumérienne, La gamme Babylonienne et des fois Hureénne ou Mésopotamienne ?
R.: Une question très importante. Dans leurs analyses, les savants l’appellent par le nom de la région ou par le nom de la civilisation qui dominait cette région à l'époque, ou par le nom du lieu où les tablettes étaient découvertes.
La région pour laquelle j'ai choisi le nom de L’Est de la Méditerranée est située au confluent des trois continents: L’Asie, L’Afrique et L’Europe et comprend les contreforts des monts Taurus (aujourd’hui en Turquie) jusqu'à la péninsule arabe, et du côté Est de la Méditerranée jusqu’à l’Iran. Cela en a fait un couloir de commerce et d'invasion et un centre d'occupation pendant des milliers d'années.
Les cultures et civilisations des habitants dans cette région par naissance, commerce, occupation ou émigration, qui se succédaient ou coïncidaient ou même cohabitaient ensemble; donnaient au monde des inventions très importantes. Je note parmi elles les cultures: Sumérienne, Akkadienne, Assyrienne, Babylonienne, Chaldéenne, Ebélienne, Hittite, Hébraïque, Hourrite, Phénicienne, Grecque, Romaine, Amortie, Araméenne, Syriaque, Arabe, Yézidie, Kurde, Arménienne, Circassienne, Turkmène et autres…
Cette région a été politiquement divisée en États par les Ottomans puis par les Français et les Britanniques avec l’accord “Sykes-Picot”. C’est seulement depuis 1920 que ces États ont acquis leurs noms: Syrie, Liban, Palestine, Jordanie et Irak. La France a donné à la Turquie les contreforts des monts Taurus avec les sources des deux grands fleuves le Tigre et l’Euphrate.
Je laisse simplement aux historiens la nomination de cette région que j’appelle L’Est de la Méditerranée; car les noms sont nombreux et viennent des mythes et des faits historiques tels que: la Syrie Historique, la Mésopotamie et l’Ancien Orient. Ceci s'ajoute aux noms donnés par les Européens dans une perspective européenne : l'Est (car elle est située à l'est de l'Europe), Levante (signifiant l'endroit où le soleil se lève sur l'Europe), le Proche ou Moyen-Orient en raison de sa proximité avec L’Europe. Mais je suggère que nous gardions en esprit que la musique de la région Est de la Méditerranée est d’un tissu musical solide et unique qui domine cette région depuis des milliers d'années, et qu’aucune division politique n’a pas réussi à démanteler les fils de ce tissu.
Q.10: En bref, quelle conclusion pouvons-nous tirer de votre livre?
R. : Je souligne que le déchiffrage ou décodage des tablettes montre en détailles que depuis 1200 ans avant les Grecs et Pythagore, la région Este de la Méditerranée inventait la première gamme heptatonique diatonique Ichara , Ajam, Ionian et Majeur, dans son accordage naturelle, Et que spécifiquement, La gamme Do Majeur était depuis ce temps là considérée comme la gamme principale dans une série de sept modes heptatoniques diatoniques.
Je souligne aussi l'importance de corriger le malentendu qui attribue l'origine de la gamme heptatonique diatonique aux Grecs et à Pythagore; tout en reconnaissant profondément le rôle de Pythagore de transférer cette gamme en Europe et de faire la première étude acoustique.
Et pour ceux qui sont intéressés, je signale que dans l’étude acoustique propre de Vitaly il nous a écrit qu’il a fait une définition détaillée de la gamme trouvée en la comparant avec les autres gammes, ce que personne n'avait fait avant lui et que se résume en ces lignes:
A part de la gamme (Ichara) qui est identique à la gamme majeure, (Fit) coïncide avec la gamme mineur, (Nid Qibli) avec le Kurd, (Nish Jbara) est similaire à (Kurdin) et finalement (Amboub) est proche de (Farhafza).
Noël: Je voudrais en conclusion, vous exprimer ma gratitude, d’avoir aidé en ces quelques pages et dizaine de questions à décoder d’une certaine façon le vocabulaire musical de votre œuvre, ainsi que celui d’autre œuvre dans le même domaine. Je vous souhaite davantage de succès dans cette mission que vous avez appelée: partager l’amour et la joie de la musique.
Salma: Merci à vous, au fait c’est une joie de rendre les autres joyeux, en diffusant la culture musicale de qualité.
*Salma Kasab Hasan - Née à Damas en 1947
Études: Salma commence ses études de piano à l'âge de 8 ans. A 13 ans, elle remporte le premier prix d'un concours de piano pour toutes les écoles de la République Arabe Unie (Syria et Egypte). À 18 ans, elle obtient une bourse pour poursuivre ses études musicales supérieures du piano à Prague, en République tchèque, d’où elle est diplômée avec mention ‘’excellent’’.
Activités musicales: À Damas depuis 1976, Salma a donné des concerts en tant que soliste et membre des groupes de musique de chambre et a également donné des séances d'appréciation musicale.
Enseignement: Elle a enseigné le piano à l'Institut Supérieur de Musique de Damas, et la musique aux Écoles Américaine et Française jusqu'à 2002, et à l'Ecole Nationale Al-Bashaer, jusqu'en 2018.
Œuvres : Salma a écrit un programme de musique pour les élèves du primaire et du secondaire, intitulé "Histoire de Musique", et a composé plus de 150 chansons et comédies musicales pour enfants.
En musicologie, Salma a fondé en 1993, le magazine « La vie musicale » affiliée au ministère syrien de la Culture et en a été la rédactrice en chef pendant neuf ans. En 2021, à la demande du ministre syrien de la Culture, elle a écrit le livre d'enseignement pour les étudiants de l'Institut supérieur de musique de Damas (5).
À Calgary, depuis mai 2018, Salma partage l'amour et la joie de la musique en jouant du piano a quelques maisons de retraite, avec l'orchestre ukrainien, dans les églises Sainte-Famille et ‘’Grace Presbyterian’’ et au Club Français de l'amitié. Elle est maintenant en train de préparer un concert pour la société Pro Art qui aura lieu le 23 Février 2022.
**Noel Farman Sanaty: Traducteur et journaliste Irakien depuis 1984; membre de l’association des traducteurs irakiens, membre des syndicats: des journalistes irakiens et des journalistes du Tiers-Monde . Co-auteur de la biographie de St. Augustin et de l’histoire de l’église, traducteurs de la biographie de belles vies illustrées: St. Paul, Charles de Foucauld, Jésus Christ, Ste. Rita, et de l’œuvre de Sr. Marie-Madeleine de Jésus.
2000 Membre puis Vice-Président Régional du Moyen-Orient de l’Union Catholique Internationale de Presse (UCIP). Il a représenté les journalistes catholiques du Moyen-Orient dans la semaine d’étude à Budapest-Hongrie, et à la conférence Internationale d’UCIP à Accra - Ghana.
Il a été le chef de la délégation comprenant des membres de plusieurs pays du Moyen-Orient et ce, à La conférence Internationale de l’UCIP à Bangkok - Thaïlande.
Rédacteur en chef adjoint de la Pensée Chrétienne, et traducteur et écrivain dans le magazine Irakien Alef Baa. Il a écrit des articles pour le journal international Azzaman, la revue libanaise: Hayhatuna al shabab.
Il est actuellement membre du comité de rédaction de la revue chaldéenne Najm el Mashreq.
A publié des CDs du Maqam ecclésiastique Oriental Irakien ainsi que des messes Chaldéennes.
Est connu par ses récitations mélodiques de l’évangile liturgique chaldéen
2008 Pasteur de l’église Ste-Famille des Canadiens Francophones, et administrateur de la paroisse St. Mary des Chaldéens; 2019 vicaire épiscopal du diocèse de Calgary pour les écoles catholiques.
The Major music scale is an Eastern Mediterranean Invention from: 1,200 years before Pythagoras and the Greeks
النص الانكليزي للمقابلة ترجمة واعداد الباحث الامريكي توما ويبر
Interview with the Syrian pianist and musicologist
Salma Kasab Hasan *
Subject: Decoding the musical vocabulary of the Diatonic Heptatonic music scale from "Ishara to Ajam to Ionian to Major"
Interview in French by Noël Farman Sanaty ** Translation and editing in English by Thomas Weber***
I have known Salma for a few years at a social gathering in the parish hall of Sainte-Famille Church in Calgary / Canada. She introduced herself in the field of music, and generously offered to do, as a volunteer in our liturgical celebrations; and since then, the community and I have felt grateful and blessed for her presence among us. At the same time, I knew, not without admiration, that she is also in demand for lectures in this important area of her specialization, as a pianist and musicologist, as a musician and author. Here is an interview to decode professional terminology in her book titled: The Diatonic Heptatonic Scale from Ichara to Ajam to Ionean to Major
Q: 1: The title of your book contains some very professional musical terms can you simplify them for common readers?
A: A musical scale in general is a sequence of notes. To feel very comfortable and rested, we must repeat the first note at the end of the scale. We call the first note of the scale “central or tonal note”, and the repeated one “response”.
The dimension between two notes is called “Interval” and between neighboring notes can be a ‘tone’, a ‘semitone’ or a ‘micro-tone’.
The Heptatonic scale is a scale of seven notes (like an alphabet made up of seven letters). Example: C tonal d, e, f, g, a, b, C answer. Traces of the Heptatonic scale invention date back to 2600 BC. in the Eastern Mediterranean region. Today, the Heptatonic scale is the main scale that dominates world's music. But in the different parts of the world there are other scales: Heptatonic (5 notes) or Harmonic (which also contains micro tones) and others...
In the Heptatonic scale we call the interval between 2 notes: c-d the second, c-e third, c-f: fourth, c-g: fifth, c-a: sixth, c- b: seven, c-c an: ‘octave’.
The Diatonic music scale is composed, according to the natural waves of sounds, from tones or semitones without microtones. More precisely, it is made up of four tones and two semitones.
The rest of the words in my book's title include the names of the first diatonic heptatonic scale. These names were changed over time since 2600 BC all according to the civilizations which had adopted them.
The original name found on a tablet dating back to 1800 BC Is the Assyrian Ishara or Ishatu. Ajam is the Aramaic / Syriac name. Ionian is the Greek name and finally Major is the European Latin name.
Q.2: It’s really amazing! That a Major music scale was invented in 1800 BC!
A: Even before that time. This is precisely what amazed me when I learned this by chance while I was in 1993 the editor-in-chief of the biannual review "Musical Life" published by the Ministry of Culture in Syria. Everyone was talking about the discovery of the tablet which contains the first musical notation in the world found in Ugarit the Phoenician / Syrian city on the shores of the Mediterranean.
I then requested an article on this subject from the sound physicist Syrian professor Raoul Vitale (1928-2003), who was among the international scholars in: archeology, linguistics, history, mathematics, sound physics and music and who had analyzed this tablet.
Indeed, Vitale had given me two texts related to this subject: The first was titled: “The Oldest Music in the World - the Babylonian Period”and the second was titled: “The Oldest Music in the World - the Ugaritian Period”.
Q. 3: What is the first article about?
A: Vitale wrote that after the discovery by the British archaeologist L. Woolley (1880-1960) of the “Sumerian Lyre” in 1920 which rises to 2600 BC; the system of its strings remained for a long time incomprehensible by the musicians. But with time come the successive discoveries of tablets in Ur, Nippur and Assyria. The most basic are:
The First Tablet, in which the names of the nine strings of the Lyre are numbered (2600 BC / it is kept at the: British Museum).
The Second Tablet where Assyrian songs are quoted and classified according to their tonalities (1500 BC / it is kept at the: Berlin Museum).
The Third Tablet contains information on the tuning of the Lyre (1800 BC / it is also kept at the: British Museum).
The Fourth Tablet is a mathematical calculation of the nature and dimensions of a musical scale (1500 BC / it is kept at the: University of Pennsylvania Museum of Archaeology and Anthropology.
And when the scholars E. Laroche, A. Kilmer, C. Sachs, B. Landsberger, M. Duchesne, O. Gurney, D. Wulstan, HM Kümmel, A. Shaffer and Güterbock finished their analysis of the tablets, they understood that it was a musical scale. Their results had been completed and documented in 1970 in archaeological research centers and in scientific journals.
Q.4: So the analysis of these 4 tablets explained everything?
A: No, this remained theoretical until the discovery by the French scholar E. Laroche (1914- 1991) of the Fifth H 6 Tablet discovered in Ugarit (1400 BC / and it is kept at the: Damascus National Museum). It contained: “the first musical notation in the world” and was noted as: “the first musical piece: the Hymn of Adoration” all based on the discovered scale. This was, indeed, what I asked Professor Vitale to write for us in the first place because we were all aware of his participation in the study of the Ugarit tablet with the team of scholars I have just mentioned.
Q. 5: Other than Professor Vitale and the results documented in archaeological centers, did anyone else among the scholars who analyzed the tablets write or speak about this discovery?
A: I found books and several articles that only mentioned the Fifth Tablet. I also found a used teaching book belonging to the Academy of Rome and published in French in 1977 by the Belgian musicologist and archaeologist Marcelle Duchesne-Guillemin (1943- August 2021) who was one of the scholars who analyzed the tablets. This book is titled: “The Deciphering of Babylonian Music” and it contains a documentary summary of all the studies and results obtained on the tablets.
Q.6: And on the internet, what did you find?
A: On the internet, I found a lot of documents; but these documents only give a one page summary. This comes down to the fact that access to this place is restricted to an elite of professors and students of universities specializing in archeology.
I finally managed to find also a book in French and English by the same Professor Duchesne-Guillemin published in 1984: “A Hurian Musical Score from Ugarit, The Discovery of Mesopotamian Music, Volume II”.
By studying internet sources and specifically Dr.. Duchesne's two books, I was able to verify the accuracy and precision of the information given by Raoul Vitale for our review.
Q.7: Can you, Salma, give us a summary of Professor Dushesne's two books?
A: Duchesne read the study written by the scholar Dr. A. Kilmer in 1960, on a tablet kept at the University of Pennsylvania Museum of Archaeology and Anthropology where there are a number of mathematical calculations of the nature and dimensions of a musical scale. In her article Kilmer drew the scholar’s attention to this tablet discovered in Nippur and remained undetected for 75 years. Duchesne was continuing Kilmer's studies through a study carried out by the scholar Gurney with the participation of the musicologist Wulstan on the tablets of mathematical calculations and the natural tuning of the lyre. They indicate that since this distant time: the heptatonic scales existed and that each scale is composed of five tones plus two semitones which characterizes the diatonic scale as I explained at the beginning. Wulstan and Gurney considered that musicians were also able to form a mode, that is, a fixed succession of notes as the basis of a melody. Thus, the mode was changed by changing the position of the two halves "tetra chord" of the octave. As a result, the relationship between the main notes changes depending on the chosen mode.
In this sense Duchesne continues: … in 1970, the German Assyriologist HM Kümmel (1937-1986) in his research titled: “The Ambience of the Babylonian Harp”. In 1970, he explains how the lyre was tuned by alternating between descending fourths and ascending fifths according to a tuning later called “the Pythagorean Tuning” claimed by the Greek scholar Pythagoras (495-570 BC).
Kümmel also clarifies that only one scale is completely dominant: this is: “nid-qabli” or “C”scale. That is to say C Major. I must note here that the name Assyrian Ichara means: principal or dominant.
In this sense the seven modes found and named: Ishara, Inboub, Nid qebli, qablit, Katem, Fit, Nich Jbari were invented 1,200 years before the same Greek modes: Ionian, Dorian, Phrygian, Lydian, Mixolydian, Aeolean and Locrian.
Now, for centuries, Christian liturgical music in Europe used the seven (Modes) of the heptatonic diatonic scale with natural tuning, believing that they are Greek scales while they are the scales successively coming from the Historical Syria through the Greeks, Romans, as well as through the Jews and then the first Christians. But over time the Clergy and European musicians kept only the Major Ishara and Minor Fit scale with their 24 modulations.
Q.8: What does natural tuning and tempered tuning mean?
A: In natural tuning, and according to a ratio imposed by nature, a musical instrument produces a sound wave with a high frequency of the response note in the octave that is equivalent to double the frequency of the low tonal note of this octave, but with a slight micro difference. This micro-difference is amplified after two octaves or more, causing a dissonance which passes pleasantly in monodic music (one voice as melody) coming from the eastern Mediterranean, but hardly acceptable in homophonic music (several voice as harmony and polyphony) which had been adopted in European music since the 11th century.
And with the Renaissance era in the 15th century and the invention of the printing machine; it was necessary to solve the problems of musical writing and the development of instruments. The solution came on the 18th century after several attampts to fight against the waves of nature by inventing the tempered tuning.
Q.9: Why do we sometimes speak of the Sumerian Lyre, The Babylonian scale and sometimes Hurian or Mesopotamian?
A: A very important question. In their analyzes, scholars call it by the name of the region or by the name of the civilization that dominated this region at the time, or by the name of the place where the tablets were discovered.
The region for which I have chosen the name of Eastern Mediterranean is located at the confluence of the three continents: Asia, Africa and Europe and includes the foothills of the Taurus Mountains (today in Turkey) to the Arabian Peninsula, and on the eastern side of the Mediterranean to Iran. This has made it a corridor of commerce and invasion and a center of occupation for thousands of years.
The cultures and civilizations of the inhabitants in this region by birth, trade, occupation or emigration, which succeeded or coincided or even coexisted together; gave the world veryimportant inventions. I note among them the Sumerian, Akkadian, Assyrian, Babylonian, Chaldean, Ebelian, Hittite, Hebrew, Hurian, Phoenician, Greek, Roman, Amorite, Aramaic, Syriac, Arab, Yezidian, Kurdish, Armenian, Circassian, Turkmen and others.
This region was politically divided into states by the Ottomans and then by the French and the British with the 1916 “Sykes-Picot” agreement. It is only since 1920 that these states have acquired their names: Syria, Lebanon, Palestine, Jordan and Iraq. France gave Turkey the foothills of the Taurus Mountains with the sources of the two great rivers Tigris and Euphrates.
I am simply leaving to historians the nomination of this region which I call the Eastern Mediterranean; because the names are many,come from myths and historical facts such as: Historic Syria, Mesopotamia and the Old East. This is in addition to the names given by Europeans from a European perspective: East (because it is located to the east of Europe), Levant (meaning the place where the sun rises over Europe), the Near or Middle East because of its proximity to Europe. But I suggest that we keep in mind that the music of the Eastern Mediterranean region is a strong and unique musical fabric that has dominated this region for thousands of years, and that no political division has or will succeed in dismantle the threads of this fabric.
Q.10: In short, what conclusions can we draw from your book?
A: I emphasize that the deciphering or decoding of the tablets shows in detail that for 1,200 years before the Greeks and Pythagoras, the Eastern Mediterranean region invented the first diatonic heptatonic scale which was named in succession: Ishara, Ajam, Ionian and Major, in its natural tuning. And that specifically the C Major scale had since been considered the main scale in a series of seven diatonic heptatonic modes.
I also underline the importance of correcting the misunderstanding which attributes the origin of the diatonic heptatonic scale to the Greeks and to Pythagoras while deeply recognizing the role of Pythagoras to transfer this scale to Europe and to carry out the first acoustic study.
And for those who are interested, I would point out that in Vitale's own acoustic study he mentioned that he made a detailed acousticstudy of the discovered scale by comparing it with other scales, which nobody had done before him and that is summed up in these lines:
Apart from the scale (Ishara) which is identical to the major scale, (Fit) coincides with the minor scale, (Nid Qebli) with the Kurd, (Nish Jbara) is similar to (Kurdin) and finally (Amboub) is close of (Farhafza).
Noel: In conclusion, I would like to express my gratitude to you for helping in these few pages and ten questions to decode in a more simplistic manner the musical vocabulary of your work, as well as that of other works in the same field. I wish you further success in this mission you have called: “to share the love and joy of music”.
Salma: Thanks to you, by the way it's a joy to make others happy, by spreading quality music culture.
* Salma Kasab Hasan - Born in Damascus in 1947
Studies: Salma began studying piano at the age of 8. At 13, she won first prize in a piano competition for all schools in the United Arab Republic (Syria and Egypt). At the age of 18, she obtained a scholarship to continue her higher musical studies of the piano in Prague, Czech Republic, from which she graduated with honors.
Musical activities: In Damascus since 1976, Salma has given concerts as a soloist and member of chamber music groups and has also given music appreciation sessions.
Education: She taught piano at the Higher Institute of Music and the Music Intitute in Damascus, and music at the American and French Schools until 2002, and at the Al-Bashaer National School, until 2018.
Works: Salma has written a music program for elementary and secondary school students called “Tales of Music" and has composed over 150 songs and musicals for children.
In musicology, Salma founded in 1993 the magazine "Music Life" affiliated with the Syrian Ministry of Culture and was its editor in chief for nine years. In 2021, at the request of the Syrian Minister of Culture, she wrote the teaching book for students of the Higher Institute of Music in Damascus.
In Calgary, since May 2018, Salma shares the love and joy of music playing the piano in retirement homes, with the Ukrainian Orchestra, in the Saint Famille and Grace Presbyterian churches and at the French Club of friendship. Salma is planning to have a new piano concert at the Pro Art Society in the near future.
** Noel Farman Sanaty: Iraqi translator and journalist since 1984; member of the Association of Iraqi Translators, member of trade unions: Iraqi Journalists and Third World Journalists. Co-author of St. Augustine's Biography and Church History, translators of the Beautiful Lives Illustrated Biography: St. Paul, Charles de Foucauld, Jesus Christ, Ste. Rita, and the work of Sr. Marie-Madeleine de Jésus.
2000 Member then Regional Vice-President for the Middle East of the Catholic International Press Union (UCIP). He represented Catholic journalists in the Middle East at the Budapest-Hungary Study Week, and at the UCIP International Conference in Accra - Ghana.
He was the head of the delegation comprising members from several countries of the Middle East to the UCIP International Conference in Bangkok - Thailand.
Deputy editor-in-chief of Christian Thought, and translator and writer for the Iraqi magazine Alef Baa. He wrote articles for the international newspaper Azzaman, the Lebanese magazine: Hayhatuna al shabab.
He is currently a member of the editorial board of the Chaldean review Najm el Mashreq.
Has published CDs of the Eastern Iraqi Ecclesiastical Maqam as well as Chaldean Masses.
Is known for his melodic recitations of the Chaldean liturgical gospel
2008 Pastor of the Church of Ste-Famille des Canadiens Francophones, and administrator of the parish of St. Mary of the Chaldeans; 2019 Episcopal Vicar of the Diocese of Calgary for Catholic Schools.
***The final editing was completed by Mr. Thomas L Webber the author of: “The Last American in Damascus” and is currently residing in Damascus Syria.
Décoder le vocabulaire musical de la gamme heptatonique diatonique
de ‘’Ichara’’ à ‘’Majeur’’
Propos recueillis par Noël Farman Sanaty**
J’ai connu Salma, depuis quelques années, lors d’une rencontre sociale dans la salle paroissiale de l'église Sainte-Famille à Calgary/Canada. Elle s’est présentée dans le domaine de la musique, et m’a généreusement offert de faire, en tant que bénévole, l’animation musicale dans nos célébrations liturgiques; et depuis, la communauté et moi-même, nous nous sentons reconnaissants et bénis de sa présence parmi nous. J’ai en même temps su, non sans admiration, qu’elle est également sollicitée pour des conférences dans cet important domaine de sa spécialisation, comme pianiste et musicologue, comme musicienne et auteur. Voici une entrevue pour décoder la terminologie professionnelle dans son livre intitulé: La gamme heptatonique diatoniquede Ichara à Ajam à Ionean à Majeur.
Q:1: Le titre de votre livre contient des termes musicaux très professionnels, est ce que vous pouvez les simplifier pour le commun des lecteurs?
R: Une gamme ou échelle musicale en général, est une séquence de notes. Pour nous sentir bien détendus et reposés, on doit répéter à la fin de la gamme la première note. On appelle la première note de la gamme “note centrale ou tonale”, est la note répétée “note réponse”.
La dimension entre 2 notes est appelée “Intervalle” et entre de notes voisines peut être (un ton) ou un (demi ton) ou un (micro-on).
La gamme Heptatonique est une gamme de sept notes (comme un alphabet composé de sept lettres). Exemple: do tonal, ré, mi, fa, sol, la, si, do réponse. Les traces de son invention remontent à l’an 2600 av. JC dans la région Est de la Méditerranée. La gamme Heptatonique est aujourd’hui la gamme principale qui domine la musique mondiale. Mais dans les différentes parties du monde se trouvent d’autres gammes: Heptatonique (5 notes) ou Harmonique (qui contient aussi des micros tons) et d’autres...Dans la gamme Heptatonique on appelle l’intervalle do tonal- ré: seconde, do- mi: tierce, do- fa: quarte, do-sol: quinte, do-la: sixte, do, si: sept, do-do réponse: octave.
La gamme Diatonique est une gamme composée, selon les ondes naturelles des sons, des tons ou de demi-tons sans les micro -tons. Plus précisément elle est composée de 4 tons et de 2 demi-tons.
Le reste des mots du titre de mon livre comprend les noms de la première gamme heptatonique diatonique au monde. Ces noms étaient changés avec le temps depuis 2600 av. JC selon les civilisations qui les avaient adoptés :
Le nom original est trouvé sur une tablette remontant à 1800 av. JC. Il s'appelle Assyrien Ichara ou Ichatu. Ajam est le nom Araméen/ Syriaque. Ionian est le nom Grecque et enfin Majeur est le nom Latin Européen.
Q.2: C’est vraiment étonnant ! La gamme Majeur est inventée en 1800 av. JC?
R.: Même avant ce temps. C’est justement ce qui m’a étonné quand j’ai appris cela par hasard lorsque j’étais en 1993 la rédactrice en chef de la revue semestrielle “La vie musicale” publiée par le Ministère de la Culture en Syrie; tout le monde parlait de la découverte de la tablette qui contient la première notation musicale au monde trouvée á Ugarit la ville Phénico/ Syrienne au bord de la Méditerranée.
J’avais alors demandé un article sur ce sujet au physicien du son le professeur syrien Raoul Vitaly (1928-2003) qui était parmi les savants internationaux en archéologie, linguistique, histoire, mathématique, physique du son et musique qui avaient analysé cette tablette.
En effet Vitaly m’avait donné deux textes liés à ce sujet: Le premier était intitulé “La musique la plus ancienne au monde, lors de la période Babylonienne’’; et le deuxième était intitulé “ La musique la plus ancienne au monde; la période Ugaritienne’’.
Q. 3: De quoi s’agit-il dans le premier article?
R.: Vitaly écrivait que après la découverte de l’archéologue britannique L.Woolley (1880-1960) de la Lyre Sumérienne en 1920 qui monte à 2600 av. JC ; le système de ces cordes restait pour longtemps incompréhensible par les musiciens. Mais avec le temps viennent les découvertes successives des tablettes à Ur, Nipur et Assyria dont les plus basiques sont:
La première tablette, dans laquelle les noms des neuf cordes de la harpe sont numérotés (2600 av. JC /Musée Britannique).
La seconde tablette où sont cités des chants assyriens classés selon leur tonalités (1500 av. J.-C./ Musée de Berlin).
La troisième contient des informations sur l'accordage de la Lyre (1800 av. JC./ Musée Britannique).
La quatrième est une enquête sur les calculs mathématiques de la nature et des dimensions d'une gamme musicale (1500 av.JC./ Musée de l'Université de Pennsylvanie, California).
Et quand les savants E. Laroche, A .Kilmer, C .Sachs, B .Landsberger, M .Duchesne, O.R. Gurney, D. Wulstan, H. M. Kümmel, A. Shaffer et Güterbock ont terminé leurs analyse des tablettes, ils comprenaient qu’il s’agissait d’une gamme musicale. Leurs résultats avaient été achevés et documentés en 1970 dans des centres de recherche archéologique et dans des revues scientifiques. mais, ils étaient quasi non découverts par les médias à part quelques fantaisies enregistrées.
Q.4: Alors les analyse de ces 4 tablettes a tout expliqué ?
R.: Non, cela restait théorique jusqu'à la découverte du savant français E. Laroche (1914- 1991) de la 5ème tablette H 6 (1) trouvée a Ugarit (1400 av. JC / Le Muse National de Damas) de “la première notation musicale au monde ” où était notée “la première pièce musicale: l' Hymne d'adoration”, basé sur la gamme découverte . C’était en effet ce que j’ai demandé au professeur Vitaly de nous écrire en première place; car nous avions tous eu connaissance de sa participation à l’étude de la tablette d'Ugarit (2), et ce avec l’équipe des savants que je viens de mentionner.
Q. 5: À part le professeur Vitaly et des résultats documentés dans les centres archéologiques, est ce que quelqu’un d’autre parmi les savants qui ont analysé les tablettes a écrit ou a parlé de cette découverte?
R.: J’avais simplement trouvé des livres et plusieurs articles faisant uniquement mention de l’étude analytique de la 5ème tablette. J'ai trouvé aussi un livre usé d'enseignement appartenant à l’Académie de Rome et publié en Français en 1977 par la musicologue et archéologue belge Marcelle Duchesne-Guillemin (1943- Août 2021) qui était l’une des savants qui ont analysé les tablettes. Ce livre est intitulé “Déchiffrement de la musique Babylonienne” et il contient un résumé de documentation de toutes les études et résultats obtenus sur les tablettes (3).
Q.6: Et sur internet, qu’est-ce que vous auriez trouvé?
R.: Sur internet, j’ai trouvé beaucoup de documents; mais ces documents ne donnent qu’un résumé en première page. Cela revient au fait que l’accès à cet endroit est uniquement réservé à une élite de professeurs et d’étudiants des universités spécialisées dans l’archéologie.
J’ai finalement réussi à trouver aussi un livre en Français et en Anglais de la même savante Professeur Duchesne-Guillemin publié en 1984: “A Hurian Musical Score from Ugarit, The Discovery of Mesopotamian Music, volume II” (4).
En étudiant les sources de l'internet et spécifiquement les deux livres de Mme Duchesne j’ai pu vérifier la justesse et la précision des informations données par Raoul Vitaly pour notre revue.
Q.7: Pouvez-vous, Salma, nous résumer les deux livres du professeur Dushesne?
R.: Duchesne a lu l'étude rédigée par la savante Dr. A. Kilmer en 1960, sur une tablette conservée au musée de l’Université de Pennsylvanie où il y a un certain nombre de calculs mathématiques de la nature et des dimensions d'une gamme musicale. Dans son article Kilmer a attiré l'attention des savants sur cette inscription découverte à Nippur et restée sans être examiné pendant 75 ans. Au fait Duchesne poursuivait les études de Kilmer passant par une étude réalisée par le savant Gurney avec la participation du musicologue Wulstan sur les tablettes de calculs mathématiques et de l’accordage naturel de la lyre. Ils précisent qu'il s'agit depuis cette époque lointaine, de sept gammes heptatoniques; chacune est composée de cinq tons + deux demi-tons (ce qui caractérise la gamme diatonique comme je l’ai expliqué au début). Wulstan et Gurney considéraient que les musiciens étaient également capables de former un mode, c'est-à-dire une succession fixe de notes comme base d’une mélodie. Ainsi, le mode a été modifié en changeant la position des deux moitiés d’octave, ce qu’on appelle “tétracorde”. En conséquence, la relation entre les notes principales change selon le mode choisi.
Dans ce sens Duchesne continue:
(…En 1970, l'assyriologue Allemand H.M. Kümmel (1937-1986) dans sa recherche intitulé “L’ambiance de la harpe babylonienne” 1970, explique comment la lyre était accordée en alternant entre les quartes descendantes et les quintes ascendantes selon un accordage (réglage) appelé plus tard “l’accord Pythagoricien (le savant grec Pythagore 495-570 A.JC ). Kümmel clarifie aussi qu'une seule gamme est complètement dominante: c'est “nid- qabli”, ou gamme “Do” …). C'est-à-dire Do Majeur. A signaler ici que le nom Assyrian Ichra signifie: principal ou dominant.
Dans ce sens les sept modes trouvées et nommées: Ichara, Inboub, Nid qebli, qablit, Katem,Fit, Nich Jbari étaient inventées 1200 ans avant les mêmes modes Grecques : Ionian, Dorian, Phrygian, Lydian, Mixolydian, Aeolean and Locrian
Or, pendant des siècles, la musique liturgique chrétienne, en Europe, utilisait les sept (Modes) de la gamme diatonique heptatoniques avec l'accordage naturel en croyant qu'elles sont des gammes grecques tandis qu’elles sont les gammes venant successivement de la Syrie Historique par l’intermédiaire des Grecques, Romains, ainsi qu’à travers les juifs et puis les premiers Chrétiens. Mais avec le temps le Clergé et les musiciens européens gardaient uniquement la gamme Majeur Ichara et Mineur Fit avec leurs 24 modulations.
Q.8: Que veut dire, Madame, l’accordage naturel et l'accordage tempéré?
R.: Dans l'accordage naturel, et selon un ratio imposé par la nature, un instrument de musique produit une onde sonore avec une fréquence aiguë de la réponse d'une octave qui équivaut au double de la fréquence de la note basse tonale de cette octave mais avec une légère micro différence. Cette micro-différence est amplifiée après deux octaves ou plus, ce qui provoque une dissonance qui passe agréablement dans la musique monodique (une seule voix comme mélodie) venant de l'Est de la Méditerranée, mais acceptable à peine dans la musique homophonique (plusieurs voix comme harmonie et polyphonie) qui était adoptées dans la musique européenne depuis le 11ème siècle.
Et avec l'époque de Renaissance, au 15ème siècle, et l’invention de l’imprimerie; il fallait résoudre les problèmes de l’écriture musicale et le développement des instruments. Tout cela poussait à trouver au 18ème siècle une solution pour lutter contre les ondes de la nature en souhaitant que l'oreille puisse s’y habituer. Par conséquent, il était nécessaire d'inventer l'accordage tempéré.
Q.9: Pourquoi parle-t-on parfois de la Lyre Sumérienne, La gamme Babylonienne et des fois Hureénne ou Mésopotamienne ?
R.: Une question très importante. Dans leurs analyses, les savants l’appellent par le nom de la région ou par le nom de la civilisation qui dominait cette région à l'époque, ou par le nom du lieu où les tablettes étaient découvertes.
La région pour laquelle j'ai choisi le nom de L’Est de la Méditerranée est située au confluent des trois continents: L’Asie, L’Afrique et L’Europe et comprend les contreforts des monts Taurus (aujourd’hui en Turquie) jusqu'à la péninsule arabe, et du côté Est de la Méditerranée jusqu’à l’Iran. Cela en a fait un couloir de commerce et d'invasion et un centre d'occupation pendant des milliers d'années.
Les cultures et civilisations des habitants dans cette région par naissance, commerce, occupation ou émigration, qui se succédaient ou coïncidaient ou même cohabitaient ensemble; donnaient au monde des inventions très importantes. Je note parmi elles les cultures: Sumérienne, Akkadienne, Assyrienne, Babylonienne, Chaldéenne, Ebélienne, Hittite, Hébraïque, Hourrite, Phénicienne, Grecque, Romaine, Amortie, Araméenne, Syriaque, Arabe, Yézidie, Kurde, Arménienne, Circassienne, Turkmène et autres…
Cette région a été politiquement divisée en États par les Ottomans puis par les Français et les Britanniques avec l’accord “Sykes-Picot”. C’est seulement depuis 1920 que ces États ont acquis leurs noms: Syrie, Liban, Palestine, Jordanie et Irak. La France a donné à la Turquie les contreforts des monts Taurus avec les sources des deux grands fleuves le Tigre et l’Euphrate.
Je laisse simplement aux historiens la nomination de cette région que j’appelle L’Est de la Méditerranée; car les noms sont nombreux et viennent des mythes et des faits historiques tels que: la Syrie Historique, la Mésopotamie et l’Ancien Orient. Ceci s'ajoute aux noms donnés par les Européens dans une perspective européenne : l'Est (car elle est située à l'est de l'Europe), Levante (signifiant l'endroit où le soleil se lève sur l'Europe), le Proche ou Moyen-Orient en raison de sa proximité avec L’Europe. Mais je suggère que nous gardions en esprit que la musique de la région Est de la Méditerranée est d’un tissu musical solide et unique qui domine cette région depuis des milliers d'années, et qu’aucune division politique n’a pas réussi à démanteler les fils de ce tissu.
Q.10: En bref, quelle conclusion pouvons-nous tirer de votre livre?
R. : Je souligne que le déchiffrage ou décodage des tablettes montre en détailles que depuis 1200 ans avant les Grecs et Pythagore, la région Este de la Méditerranée inventait la première gamme heptatonique diatonique Ichara , Ajam, Ionian et Majeur, dans son accordage naturelle, Et que spécifiquement, La gamme Do Majeur était depuis ce temps là considérée comme la gamme principale dans une série de sept modes heptatoniques diatoniques.
Je souligne aussi l'importance de corriger le malentendu qui attribue l'origine de la gamme heptatonique diatonique aux Grecs et à Pythagore; tout en reconnaissant profondément le rôle de Pythagore de transférer cette gamme en Europe et de faire la première étude acoustique.
Et pour ceux qui sont intéressés, je signale que dans l’étude acoustique propre de Vitaly il nous a écrit qu’il a fait une définition détaillée de la gamme trouvée en la comparant avec les autres gammes, ce que personne n'avait fait avant lui et que se résume en ces lignes:
A part de la gamme (Ichara) qui est identique à la gamme majeure, (Fit) coïncide avec la gamme mineur, (Nid Qibli) avec le Kurd, (Nish Jbara) est similaire à (Kurdin) et finalement (Amboub) est proche de (Farhafza).
Noël: Je voudrais en conclusion, vous exprimer ma gratitude, d’avoir aidé en ces quelques pages et dizaine de questions à décoder d’une certaine façon le vocabulaire musical de votre œuvre, ainsi que celui d’autre œuvre dans le même domaine. Je vous souhaite davantage de succès dans cette mission que vous avez appelée: partager l’amour et la joie de la musique.
Salma: Merci à vous, au fait c’est une joie de rendre les autres joyeux, en diffusant la culture musicale de qualité.
*Salma Kasab Hasan - Née à Damas en 1947
Études: Salma commence ses études de piano à l'âge de 8 ans. A 13 ans, elle remporte le premier prix d'un concours de piano pour toutes les écoles de la République Arabe Unie (Syria et Egypte). À 18 ans, elle obtient une bourse pour poursuivre ses études musicales supérieures du piano à Prague, en République tchèque, d’où elle est diplômée avec mention ‘’excellent’’.
Activités musicales: À Damas depuis 1976, Salma a donné des concerts en tant que soliste et membre des groupes de musique de chambre et a également donné des séances d'appréciation musicale.
Enseignement: Elle a enseigné le piano à l'Institut Supérieur de Musique de Damas, et la musique aux Écoles Américaine et Française jusqu'à 2002, et à l'Ecole Nationale Al-Bashaer, jusqu'en 2018.
Œuvres : Salma a écrit un programme de musique pour les élèves du primaire et du secondaire, intitulé "Histoire de Musique", et a composé plus de 150 chansons et comédies musicales pour enfants.
En musicologie, Salma a fondé en 1993, le magazine « La vie musicale » affiliée au ministère syrien de la Culture et en a été la rédactrice en chef pendant neuf ans. En 2021, à la demande du ministre syrien de la Culture, elle a écrit le livre d'enseignement pour les étudiants de l'Institut supérieur de musique de Damas (5).
À Calgary, depuis mai 2018, Salma partage l'amour et la joie de la musique en jouant du piano a quelques maisons de retraite, avec l'orchestre ukrainien, dans les églises Sainte-Famille et ‘’Grace Presbyterian’’ et au Club Français de l'amitié. Elle est maintenant en train de préparer un concert pour la société Pro Art qui aura lieu le 23 Février 2022.
**Noel Farman Sanaty: Traducteur et journaliste Irakien depuis 1984; membre de l’association des traducteurs irakiens, membre des syndicats: des journalistes irakiens et des journalistes du Tiers-Monde . Co-auteur de la biographie de St. Augustin et de l’histoire de l’église, traducteurs de la biographie de belles vies illustrées: St. Paul, Charles de Foucauld, Jésus Christ, Ste. Rita, et de l’œuvre de Sr. Marie-Madeleine de Jésus.
2000 Membre puis Vice-Président Régional du Moyen-Orient de l’Union Catholique Internationale de Presse (UCIP). Il a représenté les journalistes catholiques du Moyen-Orient dans la semaine d’étude à Budapest-Hongrie, et à la conférence Internationale d’UCIP à Accra - Ghana.
Il a été le chef de la délégation comprenant des membres de plusieurs pays du Moyen-Orient et ce, à La conférence Internationale de l’UCIP à Bangkok - Thaïlande.
Rédacteur en chef adjoint de la Pensée Chrétienne, et traducteur et écrivain dans le magazine Irakien Alef Baa. Il a écrit des articles pour le journal international Azzaman, la revue libanaise: Hayhatuna al shabab.
Il est actuellement membre du comité de rédaction de la revue chaldéenne Najm el Mashreq.
A publié des CDs du Maqam ecclésiastique Oriental Irakien ainsi que des messes Chaldéennes.
Est connu par ses récitations mélodiques de l’évangile liturgique chaldéen
2008 Pasteur de l’église Ste-Famille des Canadiens Francophones, et administrateur de la paroisse St. Mary des Chaldéens; 2019 vicaire épiscopal du diocèse de Calgary pour les écoles catholiques.
The Major music scale is an Eastern Mediterranean Invention from: 1,200 years before Pythagoras and the Greeks
النص الانكليزي للمقابلة ترجمة واعداد الباحث الامريكي توما ويبر
Interview with the Syrian pianist and musicologist
Salma Kasab Hasan *
Subject: Decoding the musical vocabulary of the Diatonic Heptatonic music scale from "Ishara to Ajam to Ionian to Major"
Interview in French by Noël Farman Sanaty ** Translation and editing in English by Thomas Weber***
I have known Salma for a few years at a social gathering in the parish hall of Sainte-Famille Church in Calgary / Canada. She introduced herself in the field of music, and generously offered to do, as a volunteer in our liturgical celebrations; and since then, the community and I have felt grateful and blessed for her presence among us. At the same time, I knew, not without admiration, that she is also in demand for lectures in this important area of her specialization, as a pianist and musicologist, as a musician and author. Here is an interview to decode professional terminology in her book titled: The Diatonic Heptatonic Scale from Ichara to Ajam to Ionean to Major
Q: 1: The title of your book contains some very professional musical terms can you simplify them for common readers?
A: A musical scale in general is a sequence of notes. To feel very comfortable and rested, we must repeat the first note at the end of the scale. We call the first note of the scale “central or tonal note”, and the repeated one “response”.
The dimension between two notes is called “Interval” and between neighboring notes can be a ‘tone’, a ‘semitone’ or a ‘micro-tone’.
The Heptatonic scale is a scale of seven notes (like an alphabet made up of seven letters). Example: C tonal d, e, f, g, a, b, C answer. Traces of the Heptatonic scale invention date back to 2600 BC. in the Eastern Mediterranean region. Today, the Heptatonic scale is the main scale that dominates world's music. But in the different parts of the world there are other scales: Heptatonic (5 notes) or Harmonic (which also contains micro tones) and others...
In the Heptatonic scale we call the interval between 2 notes: c-d the second, c-e third, c-f: fourth, c-g: fifth, c-a: sixth, c- b: seven, c-c an: ‘octave’.
The Diatonic music scale is composed, according to the natural waves of sounds, from tones or semitones without microtones. More precisely, it is made up of four tones and two semitones.
The rest of the words in my book's title include the names of the first diatonic heptatonic scale. These names were changed over time since 2600 BC all according to the civilizations which had adopted them.
The original name found on a tablet dating back to 1800 BC Is the Assyrian Ishara or Ishatu. Ajam is the Aramaic / Syriac name. Ionian is the Greek name and finally Major is the European Latin name.
Q.2: It’s really amazing! That a Major music scale was invented in 1800 BC!
A: Even before that time. This is precisely what amazed me when I learned this by chance while I was in 1993 the editor-in-chief of the biannual review "Musical Life" published by the Ministry of Culture in Syria. Everyone was talking about the discovery of the tablet which contains the first musical notation in the world found in Ugarit the Phoenician / Syrian city on the shores of the Mediterranean.
I then requested an article on this subject from the sound physicist Syrian professor Raoul Vitale (1928-2003), who was among the international scholars in: archeology, linguistics, history, mathematics, sound physics and music and who had analyzed this tablet.
Indeed, Vitale had given me two texts related to this subject: The first was titled: “The Oldest Music in the World - the Babylonian Period”and the second was titled: “The Oldest Music in the World - the Ugaritian Period”.
Q. 3: What is the first article about?
A: Vitale wrote that after the discovery by the British archaeologist L. Woolley (1880-1960) of the “Sumerian Lyre” in 1920 which rises to 2600 BC; the system of its strings remained for a long time incomprehensible by the musicians. But with time come the successive discoveries of tablets in Ur, Nippur and Assyria. The most basic are:
The First Tablet, in which the names of the nine strings of the Lyre are numbered (2600 BC / it is kept at the: British Museum).
The Second Tablet where Assyrian songs are quoted and classified according to their tonalities (1500 BC / it is kept at the: Berlin Museum).
The Third Tablet contains information on the tuning of the Lyre (1800 BC / it is also kept at the: British Museum).
The Fourth Tablet is a mathematical calculation of the nature and dimensions of a musical scale (1500 BC / it is kept at the: University of Pennsylvania Museum of Archaeology and Anthropology.
And when the scholars E. Laroche, A. Kilmer, C. Sachs, B. Landsberger, M. Duchesne, O. Gurney, D. Wulstan, HM Kümmel, A. Shaffer and Güterbock finished their analysis of the tablets, they understood that it was a musical scale. Their results had been completed and documented in 1970 in archaeological research centers and in scientific journals.
Q.4: So the analysis of these 4 tablets explained everything?
A: No, this remained theoretical until the discovery by the French scholar E. Laroche (1914- 1991) of the Fifth H 6 Tablet discovered in Ugarit (1400 BC / and it is kept at the: Damascus National Museum). It contained: “the first musical notation in the world” and was noted as: “the first musical piece: the Hymn of Adoration” all based on the discovered scale. This was, indeed, what I asked Professor Vitale to write for us in the first place because we were all aware of his participation in the study of the Ugarit tablet with the team of scholars I have just mentioned.
Q. 5: Other than Professor Vitale and the results documented in archaeological centers, did anyone else among the scholars who analyzed the tablets write or speak about this discovery?
A: I found books and several articles that only mentioned the Fifth Tablet. I also found a used teaching book belonging to the Academy of Rome and published in French in 1977 by the Belgian musicologist and archaeologist Marcelle Duchesne-Guillemin (1943- August 2021) who was one of the scholars who analyzed the tablets. This book is titled: “The Deciphering of Babylonian Music” and it contains a documentary summary of all the studies and results obtained on the tablets.
Q.6: And on the internet, what did you find?
A: On the internet, I found a lot of documents; but these documents only give a one page summary. This comes down to the fact that access to this place is restricted to an elite of professors and students of universities specializing in archeology.
I finally managed to find also a book in French and English by the same Professor Duchesne-Guillemin published in 1984: “A Hurian Musical Score from Ugarit, The Discovery of Mesopotamian Music, Volume II”.
By studying internet sources and specifically Dr.. Duchesne's two books, I was able to verify the accuracy and precision of the information given by Raoul Vitale for our review.
Q.7: Can you, Salma, give us a summary of Professor Dushesne's two books?
A: Duchesne read the study written by the scholar Dr. A. Kilmer in 1960, on a tablet kept at the University of Pennsylvania Museum of Archaeology and Anthropology where there are a number of mathematical calculations of the nature and dimensions of a musical scale. In her article Kilmer drew the scholar’s attention to this tablet discovered in Nippur and remained undetected for 75 years. Duchesne was continuing Kilmer's studies through a study carried out by the scholar Gurney with the participation of the musicologist Wulstan on the tablets of mathematical calculations and the natural tuning of the lyre. They indicate that since this distant time: the heptatonic scales existed and that each scale is composed of five tones plus two semitones which characterizes the diatonic scale as I explained at the beginning. Wulstan and Gurney considered that musicians were also able to form a mode, that is, a fixed succession of notes as the basis of a melody. Thus, the mode was changed by changing the position of the two halves "tetra chord" of the octave. As a result, the relationship between the main notes changes depending on the chosen mode.
In this sense Duchesne continues: … in 1970, the German Assyriologist HM Kümmel (1937-1986) in his research titled: “The Ambience of the Babylonian Harp”. In 1970, he explains how the lyre was tuned by alternating between descending fourths and ascending fifths according to a tuning later called “the Pythagorean Tuning” claimed by the Greek scholar Pythagoras (495-570 BC).
Kümmel also clarifies that only one scale is completely dominant: this is: “nid-qabli” or “C”scale. That is to say C Major. I must note here that the name Assyrian Ichara means: principal or dominant.
In this sense the seven modes found and named: Ishara, Inboub, Nid qebli, qablit, Katem, Fit, Nich Jbari were invented 1,200 years before the same Greek modes: Ionian, Dorian, Phrygian, Lydian, Mixolydian, Aeolean and Locrian.
Now, for centuries, Christian liturgical music in Europe used the seven (Modes) of the heptatonic diatonic scale with natural tuning, believing that they are Greek scales while they are the scales successively coming from the Historical Syria through the Greeks, Romans, as well as through the Jews and then the first Christians. But over time the Clergy and European musicians kept only the Major Ishara and Minor Fit scale with their 24 modulations.
Q.8: What does natural tuning and tempered tuning mean?
A: In natural tuning, and according to a ratio imposed by nature, a musical instrument produces a sound wave with a high frequency of the response note in the octave that is equivalent to double the frequency of the low tonal note of this octave, but with a slight micro difference. This micro-difference is amplified after two octaves or more, causing a dissonance which passes pleasantly in monodic music (one voice as melody) coming from the eastern Mediterranean, but hardly acceptable in homophonic music (several voice as harmony and polyphony) which had been adopted in European music since the 11th century.
And with the Renaissance era in the 15th century and the invention of the printing machine; it was necessary to solve the problems of musical writing and the development of instruments. The solution came on the 18th century after several attampts to fight against the waves of nature by inventing the tempered tuning.
Q.9: Why do we sometimes speak of the Sumerian Lyre, The Babylonian scale and sometimes Hurian or Mesopotamian?
A: A very important question. In their analyzes, scholars call it by the name of the region or by the name of the civilization that dominated this region at the time, or by the name of the place where the tablets were discovered.
The region for which I have chosen the name of Eastern Mediterranean is located at the confluence of the three continents: Asia, Africa and Europe and includes the foothills of the Taurus Mountains (today in Turkey) to the Arabian Peninsula, and on the eastern side of the Mediterranean to Iran. This has made it a corridor of commerce and invasion and a center of occupation for thousands of years.
The cultures and civilizations of the inhabitants in this region by birth, trade, occupation or emigration, which succeeded or coincided or even coexisted together; gave the world veryimportant inventions. I note among them the Sumerian, Akkadian, Assyrian, Babylonian, Chaldean, Ebelian, Hittite, Hebrew, Hurian, Phoenician, Greek, Roman, Amorite, Aramaic, Syriac, Arab, Yezidian, Kurdish, Armenian, Circassian, Turkmen and others.
This region was politically divided into states by the Ottomans and then by the French and the British with the 1916 “Sykes-Picot” agreement. It is only since 1920 that these states have acquired their names: Syria, Lebanon, Palestine, Jordan and Iraq. France gave Turkey the foothills of the Taurus Mountains with the sources of the two great rivers Tigris and Euphrates.
I am simply leaving to historians the nomination of this region which I call the Eastern Mediterranean; because the names are many,come from myths and historical facts such as: Historic Syria, Mesopotamia and the Old East. This is in addition to the names given by Europeans from a European perspective: East (because it is located to the east of Europe), Levant (meaning the place where the sun rises over Europe), the Near or Middle East because of its proximity to Europe. But I suggest that we keep in mind that the music of the Eastern Mediterranean region is a strong and unique musical fabric that has dominated this region for thousands of years, and that no political division has or will succeed in dismantle the threads of this fabric.
Q.10: In short, what conclusions can we draw from your book?
A: I emphasize that the deciphering or decoding of the tablets shows in detail that for 1,200 years before the Greeks and Pythagoras, the Eastern Mediterranean region invented the first diatonic heptatonic scale which was named in succession: Ishara, Ajam, Ionian and Major, in its natural tuning. And that specifically the C Major scale had since been considered the main scale in a series of seven diatonic heptatonic modes.
I also underline the importance of correcting the misunderstanding which attributes the origin of the diatonic heptatonic scale to the Greeks and to Pythagoras while deeply recognizing the role of Pythagoras to transfer this scale to Europe and to carry out the first acoustic study.
And for those who are interested, I would point out that in Vitale's own acoustic study he mentioned that he made a detailed acousticstudy of the discovered scale by comparing it with other scales, which nobody had done before him and that is summed up in these lines:
Apart from the scale (Ishara) which is identical to the major scale, (Fit) coincides with the minor scale, (Nid Qebli) with the Kurd, (Nish Jbara) is similar to (Kurdin) and finally (Amboub) is close of (Farhafza).
Noel: In conclusion, I would like to express my gratitude to you for helping in these few pages and ten questions to decode in a more simplistic manner the musical vocabulary of your work, as well as that of other works in the same field. I wish you further success in this mission you have called: “to share the love and joy of music”.
Salma: Thanks to you, by the way it's a joy to make others happy, by spreading quality music culture.
* Salma Kasab Hasan - Born in Damascus in 1947
Studies: Salma began studying piano at the age of 8. At 13, she won first prize in a piano competition for all schools in the United Arab Republic (Syria and Egypt). At the age of 18, she obtained a scholarship to continue her higher musical studies of the piano in Prague, Czech Republic, from which she graduated with honors.
Musical activities: In Damascus since 1976, Salma has given concerts as a soloist and member of chamber music groups and has also given music appreciation sessions.
Education: She taught piano at the Higher Institute of Music and the Music Intitute in Damascus, and music at the American and French Schools until 2002, and at the Al-Bashaer National School, until 2018.
Works: Salma has written a music program for elementary and secondary school students called “Tales of Music" and has composed over 150 songs and musicals for children.
In musicology, Salma founded in 1993 the magazine "Music Life" affiliated with the Syrian Ministry of Culture and was its editor in chief for nine years. In 2021, at the request of the Syrian Minister of Culture, she wrote the teaching book for students of the Higher Institute of Music in Damascus.
In Calgary, since May 2018, Salma shares the love and joy of music playing the piano in retirement homes, with the Ukrainian Orchestra, in the Saint Famille and Grace Presbyterian churches and at the French Club of friendship. Salma is planning to have a new piano concert at the Pro Art Society in the near future.
** Noel Farman Sanaty: Iraqi translator and journalist since 1984; member of the Association of Iraqi Translators, member of trade unions: Iraqi Journalists and Third World Journalists. Co-author of St. Augustine's Biography and Church History, translators of the Beautiful Lives Illustrated Biography: St. Paul, Charles de Foucauld, Jesus Christ, Ste. Rita, and the work of Sr. Marie-Madeleine de Jésus.
2000 Member then Regional Vice-President for the Middle East of the Catholic International Press Union (UCIP). He represented Catholic journalists in the Middle East at the Budapest-Hungary Study Week, and at the UCIP International Conference in Accra - Ghana.
He was the head of the delegation comprising members from several countries of the Middle East to the UCIP International Conference in Bangkok - Thailand.
Deputy editor-in-chief of Christian Thought, and translator and writer for the Iraqi magazine Alef Baa. He wrote articles for the international newspaper Azzaman, the Lebanese magazine: Hayhatuna al shabab.
He is currently a member of the editorial board of the Chaldean review Najm el Mashreq.
Has published CDs of the Eastern Iraqi Ecclesiastical Maqam as well as Chaldean Masses.
Is known for his melodic recitations of the Chaldean liturgical gospel
2008 Pastor of the Church of Ste-Famille des Canadiens Francophones, and administrator of the parish of St. Mary of the Chaldeans; 2019 Episcopal Vicar of the Diocese of Calgary for Catholic Schools.
***The final editing was completed by Mr. Thomas L Webber the author of: “The Last American in Damascus” and is currently residing in Damascus Syria.